Saint-Jacques de Compostelle : Première partie

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Le récit : première partie

Compostelle : Première partie
Texte et photos : Suzanne Mahler

Première partie : Départ de Puy-en-Velay, le 17 mai 2018 — arrivée à Cahors, le 5 juin 2018

Total : 20 jours

Depuis longtemps, l’idée de partir sur le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle était ancrée dans un coin de ma tête. J’avais envie de prendre une longue marche. De me déconnecter totalement. D’en apprendre plus sur moi, de savoir ce que j’étais capable physiquement, mais aussi de faire un chemin spirituel. Le chemin de Compostelle suit les traces des pèlerins se rendant, depuis le moyen-âge, jusqu’au tombeau de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. En partant à mon tour sur ce pèlerinage, je souhaitais commencer mon chemin depuis mon pays d’origine, la France. La voie française la plus emblématique est celle du Puy-en-Velay (GR 65). Elle est réputée pour la beauté de ses paysages et pour la traversée de grandes étapes phares : la ville sainte du Puy-en-Velay, l’Abbaye de Conques ou encore l’Abbaye et le cloître de Moissac.

Un de mes critères pour cette randonnée était donc de partir en autonomie, avec tout mon matériel pour pouvoir bivouaquer (pour connaître en détail mon équipement, vous pouvez voir l’article précédent sur ma préparation pour Compostelle).


La veille du départ

J’arrive en covoiturage au Puy-en-Velay, une ville que je ne connais pas du tout, mais qui me plaît tout de suite avec ses petites rues imbriquées et ses grands monuments surplombant majestueusement le centre. Après avoir déposé mon sac à dos dans une auberge de jeunesse où je vais passer la nuit, je me rends aux « Amis de Saint-Jacques ». Cette association jacquaire ouvre ses portes tous les soirs au Puy-en-Velay pour accueillir les pèlerins dans une grande convivialité. C’est là-bas que je me procure ma crédentiale. Ensuite, on m’invite à prendre un petit apéro et un des bénévoles me serre chaleureusement la main : « Bienvenue sur le Chemin ! » Ça y est, j’y suis, je suis en train de le faire. Demain, c’est le grand départ.

Je rencontre aussi plusieurs pèlerins qui, comme moi, partent le lendemain. Certains commencent le chemin ici, d’autres, venant de l’Allemagne ou la Suisse, ont déjà parcouru des centaines de kilomètres jusqu’ici et cela m’impressionne beaucoup. En bref, le soir, de retour dans mon auberge, ce n’est pas sans une petite appréhension que je m’endors, ignorant encore ce qui m’attend le lendemain.


Le départ

  • Montbonnet (15 km) – Étape 1

Réveil à 6 h 30, je me prépare rapidement et file en direction de la cathédrale du Puy-en-Velay pour la bénédiction des pèlerins, qui a lieu tous les matins. À la fin de la cérémonie, les grandes portes s’ouvrent, permettant de sortir par en dessous de la cathédrale et arriver sur le parvis principal. Cette «sortie des pèlerins» est à la fois impressionnante et très symbolique. C’est là, au pied de cette cathédrale, que commence mon chemin, LE chemin. Je ne suis pas catholique, mais en partant, je souhaitais tout de même faire ce pèlerinage dans une démarche spirituelle. Et puis, je ne peux nier les lieux historiques et emblématiques qui jalonnent le chemin. C’est pourquoi tout au long de cette randonnée, j’assisterais à plusieurs messes et rites catholiques et je pousserais plus d’une porte d’église pour me recueillir.

Pour cette première journée, le temps nuageux et gris. Le chemin est très boueux, il faut dire qu’il a neigé encore quelques jours avant mon départ. Certaines parties du sentier sont inondées et des panneaux indiquent aux pèlerins de faire un détour par la route. Je suis assez impressionnée par le balisage et les panneaux bien entretenus et efficaces depuis le départ. Au moins, on ne risque pas de se perdre. Tout de suite après être sortie de la ville, je me retrouve rapidement dans un milieu plus rural. Je traverse plusieurs villages qui se composent uniquement de fermes, où les chiens et les poules se promènent en liberté en plein milieu de la route.

Pour ma première nuit, je décide de faire du bivouac. Je dépasse le petit village de Montbonnet de quelques kilomètres seulement et je trouve très facilement un coin où m’installer pour la nuit dans la forêt, non loin du chemin.


Les premiers jours

  • Saugues (27 km)  – Étape 2
  • La Clauze (7 km) – Étape 3
  • Saint-Alban (25 km) – Étape 4

En me levant le lendemain matin, je réalise que la plante de mes pieds me fait terriblement mal. Ma semelle me paraît si rigide et mes pieds si peu habitués à supporter tout le poids de mon corps et celui de mon sac à dos.

Dans la matinée, je discute avec deux autres pèlerines et parcours plusieurs kilomètres avec elles. Marcher avec d’autres personnes me fait oublier la douleur. Après quinze kilomètres déjà, les deux pèlerines que j’accompagne décident de continuer jusqu’au prochain village à douze kilomètres de là. J’hésite à les accompagner à cause de mes pieds. Mais quelque chose qui me pousse pourtant à les suivre. Il faut dire que beaucoup d’autres pèlerins avec lesquels je suis partie du Puy-en-Velay suivent des étapes préétablies et sont déjà tous devant moi.

Je pense que je suis un peu poussée par l’idée de les retrouver. J’ai peur de me retrouver toute seule, sans doute. Peut-être aussi ai-je envie de me prouver à moi-même que je suis aussi capable de marcher tous ces kilomètres comme les autres.

En cette troisième journée sur le chemin…

mes pieds meurtris me rappellent à l’ordre : j’ai trop mal. Après seulement sept kilomètres, je décide de terminer mon étape de la journée à La Clauze. Un petit refuge en pierre, avec un poêle à bois, des bancs et une grande table, est mis à disposition des pèlerins. J’y élis domicile pour le reste de l’après-midi et la nuit. Quelque part, cette douleur aux pieds est un mal pour un bien. Je dois me résoudre à accepter que je sois partie seule et que je fasse mon chemin pour moi. Il faut aussi que j’entre dans la confiance du chemin : tout au long du pèlerinage, les rencontres vont aller et venir (et la suite me prouvera que ce n’est pas parce que certains sont devant moi que je ne les reverrais plus jamais!).

Dès les premiers jours de marche, je me sens emportée sur le chemin, surtout par l’ambiance très chaleureuse qui y règne. Sur la route, je ne cesse de croiser d’autres pèlerins, d’en dépasser ou de me faire dépasser, de partager quelques mots ou quelques kilomètres. Et bien que je privilégiais de marcher seule au début, on se retrouve souvent entre pèlerins aux étapes du soir. Il y a un fort sentiment d’appartenance, comme si nous faisions tous partie d’une grande famille. On croise des gens qu’on connaît à peine, mais avec qui on lie rapidement des liens forts : on vit tous ensemble la même chose, en route vers le même but.

Au fur et à mesure que j’avance sur le chemin…

les pèlerins que je croise, les commerçants ou les locaux, tous me donnent leurs propres conseils et j’apprends ainsi à bien ajuster mon sac sur mon dos, mieux équilibrer son contenu, faire des étirements utiles pour éviter les courbatures liées à la marche. Tout au long du chemin, de nombreux petits abris ou petites tables sont aménagés pour les pèlerins : on y trouve souvent des thermos de thé ou de café, des fruits, des biscuits ou autres collations. Le tout est en donation libre, on se sert à sa guise et l’on met une petite pièce dans une boîte prévue à cet effet. À chaque fois que je tombe sur un de ces endroits, je ne peux m’empêcher de faire une pause et de remercier intérieurement les gens attentionnés qui pensent aux pèlerins.

Les kilomètres s’enchaînent…

au fil des rencontres. Je commence à ne plus les voir défiler. Au réveil le matin, je n’ai qu’une pensée en tête : marcher, reconnecter avec la nature et l’humain. Je passe mes journées dehors, et même certaines de mes nuits. J’avance au rythme de mes pas, je prends le temps. Et ça fait du bien. De petites choses aussi insignifiantes que la rosée sur l’herbe, le soleil du petit matin qui se lève, les cloches des vaches résonnant dans le lointain, me remplissent de joie.

Au bout de quatre jours de marche seulement, on sort du département de la Haute-Loire pour entrer en Lozère. Passer un département à pied me fait déjà un effet de grande satisfaction. Arrivée à Saint-Alban, je fais ma première expérience de dormir dans un donativo. Ce type d’hébergement pour pèlerin fonctionne sur le principe de la donation participative. En échange de la nuit et du repas, chaque pèlerin paie selon ses moyens. Dans ce premier donativo, je découvre un accueil d’une chaleur humaine immense. Lors du repas du soir, tous assis à une grande tablée devant un bon repas préparé par notre hôte, nous partageons beaucoup de rires tous ensemble, et de beaux moments d’échanges.

C’est tellement agréable d’arriver après une journée entière à marcher dans un lieu accueillant et convivial, où l’on se sent comme à la maison. Tout comme un véritable petit cocon, même s’il ne dure que le temps d’une nuit, d’autant plus appréciable qu’on est sur la route.


L’Aveyron

  • Aumont-Aubrac (15 km) – Étape 5
  • Nasbinals (27 km) – Étape 6
  • Saint-Chély d’Aubrac (17 km) – Étape 7
  • Saint-Côme d’Olt (17 km) – Étape 8
  • Espalion (7 km) – Étape 9
  • Estaing (13 km) – Étape 10
  • Espeyrac (23 km) – Étape 11

Arrivée dans le département de l’Aveyron, le paysage change totalement lorsqu’on atteint le plateau de l’Aubrac. Une longue étendue verdoyante s’étire à perte de vue devant nous, pour le plaisir de nos yeux. On traverse les pâtures où les majestueuses vaches Aubrac paissent. De Nasbinals à Saint-Chély d’Aubrac, le sentier nous fait passer sur plusieurs kilomètres par les chemins (appelés drailles) qui permettent la transhumance des troupeaux de vaches vers les plateaux de l’Aubrac. D’ailleurs lorsque je passe à Saint-Chély d’Aubrac, les festivités pour la transhumance sont en pleine préparation. Et j’ai même la chance de voir défiler un petit troupeau de vaches pomponnées dans le village Aubrac.

Le lendemain, en arrivant dans le petit village Saint-Côme d’Olt je décide de m’y arrêter pour la nuit. Je ne suis pas sur cette randonnée simplement pour abattre les kilomètres en jetant un coup d’œil sur les différents paysages et villages que je traverse. Au contraire, j’ai envie de ralentir mon rythme et prendre mon temps. Je décide donc de passer toute la matinée à visiter plus amplement le village de Saint-Côme d’Olt. Celui-ci est d’ailleurs classé parmi les plus beaux village de France! L’enceinte de la cité est encore aujourd’hui protégée par des remparts et l’on pénètre dans le bourg par de grandes portes fortifiées. À l’intérieur, on découvre de petites ruelles enchevêtrées et de belles maisons du XVe et XVIe siècle. Bref, un petit village qui sera pour moi un beau petit coup de cœur!

Le chemin se poursuit…

parsemé d’autres jolis villages, tels que Estaing, avec son pont gothique et son château, ou encore Espalion et ses multiples églises. C’est dans l’Aveyron que je rencontre mes premières grosses journées de pluie. J’arrive à échapper à un premier orage qui s’apprête à s’abattre sur moi en me réfugiant dans l’église du village de Golinhac. Le tonnerre se calme, et je décide de continuer à marcher. Puis la pluie reprend de plus belle, et, étant sortie du village, je ne trouve rien pour m’abriter. En quelques minutes seulement, mes chaussures et le bas de mon pantalon qui ne sont pas protégés par mon poncho de pluie se retrouvent trempés. J’abandonne l’idée de bivouaquer ce soir-là et décide de dormir dans la première auberge communale que je trouve sur mon chemin, à Eysperac.


Conques

  • Conques (13 km) – Étape 12
  • Decazeville (21 km) – Étape 13
  • Journée de repos – Étape 14

Avant d’arriver sur Conques, j’arpente une longue section dans une charmante forêt, en descente assez raide. Puis, la forêt s’ouvre soudainement pour déboucher sur les hauteurs du village de Conques. On se croirait revenu en plein moyen-âge, avec les demeures à colombages, les ruelles pavées, et l’abbatiale romane de Saint-Foy, majestueuse, qui se dresse au centre du village. Mon arrivée à Conques marque mon premier 200 kilomètres. Je ressens beaucoup d’émotion en réalisant que j’ai accompli cela par la seule force de mon corps, et en autonomie, portant tout ce dont j’ai besoin pour vivre sur mon dos.

S’il y a bien un hébergement à ne pas manquer sur cette première partie du chemin, c’est l’abbaye Sainte-Foy à Conques! C’est dans ce grand bâtiment historique que l’on est accueilli par des bénévoles. On accède par un escalier de pierre en colimaçon aux chambres aménagées en dortoir. Au repas, l’ambiance est d’une grande convivialité dans la grande pièce où des dizaines de pèlerins sont attablés.

Les frères Prémontré qui vivent dans l’abbaye de Conques se présentent à nous et nous donnent le programme de la soirée : messe à l’église, concert d’orgues et une illumination du tympan de l’abbatiale. Un beau programme! Puis les frères se retirent et nous souhaitent un bon appétit. Après le souper, j’assiste donc à la messe dans l’abbatiale de Conques. Lorsque celle-ci s’achève, nous nous levons tous ensemble pour chanter la chanson des pèlerins. Nos voix résonnent dans les hauteurs de l’abbatiale. Je ressens un frisson d’émotion dans tout mon être. Ultréia, Ultréia !


Le lot

  • Saint-Jean Mirabel (23 km) – Étape 15

À peine deux jours après avoir dépassé Conques, le chemin quitte l’Aveyron pour entrer dans le département du lot. Je passe la nuit en bivouac dans le village de Saint-Jean Mirabel. Le lendemain matin, je me lève et découvre avec grand étonnement une brume épaisse qui s’est abattue sur le village. Je me prépare et commence à marcher malgré tout. Et après quelques kilomètres dans ce gris opaque, apparaît soudain, comme sortie de nulle part, une garrotte au milieu d’un pré. Ces constructions rondes, en pierres sèches, servaient autrefois d’abris aux bergers. Avec leur apparition dans le paysage, on sent de plus en plus l’influence de la région des Causses.

Arrivée à Figeac je prends le temps de visiter les principaux monuments historiques de cette charmante ville : ses demeures médiévales, l’église Saint-Sauveur, la place des écritures… À partir de Figeac, trois possibilités s’offrent à moi pour la suite du chemin. Je peux soit suivre le GR 65 classique, la variante qui passe par Rocamadour ou bien celle par la vallée du Célé. Après un grand questionnement, je me décide pour la voie du Célé.


La Variante de la Vallée du Célé

  • Béduer (19 km) – Étape 16
  • Saint-Sulpice (23 km) – Étape 17
  • Cabrerets (27km) – Étape 18
  • Pasturat (19 km + détour de 8 km) – Étape 19

Jusque là, le chemin avait présenté assez peu de dénivelés et était très praticable. En choisissant d’emprunter la variante du Célé (GR 651), je sais donc que le sentier va devenir plus escarpé et plus accidenté. Arrivée à Béduer, c’est là que je quitte le GR 65 pour bifurquer sur la variante. Je dépasse le village et me trouve un petit coin où poser ma tente sur le bord du chemin, près d’une rivière.

Le lendemain…

je découvre qu’en plus de la difficulté du sentier, le balisage du GR 651 est vraiment moins bien fait et à plusieurs reprises je dois sortir ma carte sur mon téléphone pour ne pas me perdre. Ne m’étant pas non plus bien renseignée sur ce passage, je suis prise au dépourvu lorsque je cherche un commerce pour me réapprovisionner en nourritures. Avec des températures élevées, des dénivelés plus conséquents et un climat très sec, l’eau vient vite à me manquer dès le premier jour. Mais malgré ces inconvénients, je ne regrette pas d’avoir choisi cette variante : on m’avait prévenu, le chemin le long de la vallée du Célé est d’une beauté incroyable.

Traversant les plateaux calcaires des Causses du Quercy, le chemin nous fait marcher tantôt le long de la rivière du Célé qui a façonné le paysage, tantôt sur les falaises vertigineuses, d’où l’on prend toute la mesure du décor. Avec de nombreuses grottes ayant été creusées par l’eau, on trouve également des maisons troglodytes.

Pour ma deuxième journée sur le GR 651…

je décide de reposer mes pieds : je vais faire une partie du chemin en canoë sur la rivière du Célé! Les hérons volent au-dessus de moi. Je me rafraîchis en plongeant les mains dans l’eau claire. Le paysage des Causses qui s’élèvent autour de la rivière me ravit. Je m’arrête sur une petite plage pour pique-niquer. Arrivée à Cabrerets, je quitte mon embarcation louée pour revenir sur la terre ferme. Je décide de ne pas marcher plus pour aujourd’hui et j’installe ma tente au camping du village.

Troisième jour sur la Variante du Célé. Je décide de faire un détour (huit kilomètres aller-retour depuis Bouziès) pour me rendre, via le magnifique chemin de halage, au petit village de Saint-Cirq Lapopie. Ce bourg médiéval accroché sur une falaise au-dessus de Lot est classé parmi les plus beaux villages de France. Je parcours les petites rues pittoresques du village avec grand plaisir. Après ma visite, je retourne sur mes pas en empruntant à nouveau le chemin de halage, taillé dans la roche le long de la rivière, et je ne me lasse pas du paysage.

Revenue à Bouziès…

je continue mon chemin sous un grand ciel bleu. En fin d’après-midi, alors que je suis sur un chemin de forêt en montée constante, je décide de m’installer pour la nuit. Mais à peine trente minutes après avoir déballé mon sac à dos (mais pas encore monter ma tente), de gros nuages gris arrivent dans le ciel et c’est l’averse. Je remballe tant bien que mal mes affaires et place mon sac à dos sous un arbre. J’enfile ma cape de pluie et me réfugie aussi sous l’arbre. La pluie se fait plus violente. Je patiente en espérant qu’elle s’arrête bientôt. Je tente de regarder ma carte, voir s’il y a quelque chose sous lequel je pourrais m’indiquer non loin de là, mais rien.

La pluie continue à grosses gouttes. Je me dis qu’il faut que je trouve une solution, je vais finir par être trempée et mes affaires aussi. J’attrape mon sac que je passe sur mon dos et je me mets à courir. Le sentier caillouteux est en pente et je me vois, à bout de souffle, contrainte de baisser mon allure malgré la pluie battante. Mes pieds sont déjà trempés, l’eau boueuse coule le long du sentier comme une rivière. Je continue de marcher. Alors que je ne m’y attendais plus, le sentier sort soudainement du bois et je me trouve à une intersection avec une route. Juste à ma droite se trouvent une table de pique-nique et… une petite garrotte en pierre où je m’abrite ensuite aussitôt.

Finalement, la pluie ne semblant pas s’arrêter pour ce soir, je me dis qu’il ne me reste qu’une solution : appeler le gîte le plus proche et savoir s’il leur reste de la place pour m’héberger pour la nuit.


Cahors

  • Cahors (20 km) – Étape 20

Ensuite, après une bonne nuit de sommeil au chaud et pendant laquelle j’ai pu faire sécher presque toutes mes affaires, je reprends la route en direction de Cahors. Le temps est gris ce matin. Si les gouttes m’épargnent pendant un temps, j’arrive sous une grosse averse à Cahors. Je me réfugie dans l’entrée d’un gîte qu’on m’avait recommandé. Je demande au propriétaire si le temps va changer et si je peux poser ma tente dans son jardin. Il regarde par la fenêtre et me dit que je devrais plutôt prendre un lit en dortoir, qu’il me fait généreusement au même prix qu’une tente !

En fin d’après-midi, la pluie s’est arrêtée et je vais visiter la ville de Cahors, notamment sa superbe cathédrale et son cloître. Je passe donc une très bonne soirée en compagnie d’un grand nombre d’autres pèlerins. On dîne finalement tous ensemble et le propriétaire nous sert de grandes rasades du bon vin local, le Cahors.

En bref, après 20 jours de marche et quelque 370 kilomètres parcourus, me voilà arrivée à mi-chemin de la via Podiensis. C’est ici que s’achève la première partie de mon récit sur le Chemin de Compostelle.

À suivre…


Image représantant notre collaboratrice Suzanne pour son article sur Lone Cone

À propos de Suzanne

Grande amatrice d’activités de plein air, Suzanne a toujours eu soif d’aventures et de voyages. Facebook • Instagram • Site web • Youtube