Sentier du Philosore

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Août 2017

Sentier du Philosore dans la Vallée Bras-du-Nord
Région touristique de Québec (Québec, Canada)

Texte et photos : Karyanne Levasseur



  • Région : Québec, Québec
  • Début du sentier : GPS 
  • Sentier : Philisore
  • Longueur : 28,6 km aller
  • Temps : 3 jours / 2 nuits 
  • Altitude :
  • Dénivelé : 1000 m et +
  • Chiens : Autorisés
  • Frais : Tarif journalier et d’hébergement en vigueur

Sentier du Philosore : Difficulté

* À noter que ces informations sont fournies par ma montre GPS et peuvent ne pas être à jour ou exactes. Référez-vous au site web officiel pour les informations à jour.


Intro

Ça faisait un certain temps que je caressais l’idée de faire une randonnée de type «traversée» de plus d’une nuit. Je fais souvent des excursions de deux jours et j’adore le sentiment de savoir que ce n’est pas possible de retourner à la voiture pour aller chercher quelque chose. Temporairement, tu dois utiliser ton système D pour arriver à avoir de l’eau, te faire à manger… J’ai donc décidé de me lancer le défi raisonnable de faire une courte traversée, de seulement 3 jours et 2 nuits.

Préparation

Nous avons rapidement arrêté notre choix sur le sentier du Philosore, situé dans la Vallée Bras-du-Nord et dans la Zec Batiscan-Neilson. Il s’agit d’une randonnée de 28,6 km avec 200 m de dénivelé. Lorsque j’ai proposé ce sentier à Érick, je lui ai dit : «Avec notre gros sac sur le dos, 200 m sur 3 jours ne devrait pas être trop fatigant». Ce que je n’avais pas compris c’est que le 200 m, c’est la différence entre le point de départ et le point d’arrivée.

Nous allions donc devoir gravir plus de 1000 m de dénivelé en réalité… Chose que j’ai compris seulement à l’accueil, au moment de partir, quand la dame nous dit : «Vous êtes conscients que c’est 1000 mètres de dénivelé positif, accidenté, beau temps, mauvais temps? Il faut savoir dans quoi vous vous embarquez avant de partir, parce que le seul moyen d’aller vous chercher c’est en hélicoptère». J’ai donc dit : «Oui, oui, nous sommes prêts!» qui essayait fort d’être convaincu.



Jour 1

C’est donc beaucoup moins confiant que nous sommes partis, accompagnés de notre duo de chiens, tous équipés d’un gros sac. La première journée, nous avions, en théorie, 8,8 km à parcourir entre l’accueil Perthuis et le refuge de l’Orignal. En théorie, j’ai dit… Parce qu’il y a un sentier d’été et un d’hiver. Nous devions passer par celui d’été, mais un point de vue se trouvait, selon la carte, sur le sentier d’hiver. Nous avons donc parcouru quelques kilomètres, nous sommes arrivés à l’intersection des deux sentiers et avons choisi de revenir en sens inverse sur le sentier d’hiver afin d’aller observer la vue, avant de continuer vers le refuge.

C’est en faisant ça que nous avons pu constater que les points de vue sur la carte numérique Ondago sont approximatifs, autrement dit, nous ne l’avons jamais trouvé! Nous avons alors rebroussé chemin, un peu penauds, et nous avons continué vers le refuge, ce qui nous a fait une journée de 11,9 km, plutôt que 8,8 km. C’est aussi lors de cette première journée que le sac à dos de mon plus gros chien s’est éventré et que nous avons eu à le réparer tant bien que mal avec le fameux «duc tape» et des épingles à couches… système D, n’est-ce pas?


Le refuge de l’Orignal

En fin d’après-midi, nous sommes arrivés au refuge, non pas sans difficulté! Les ponts qui menaient à la presqu’île où était situé le refuge étaient en partie sous l’eau, en partie dans des angles peu rassurants. Nous sommes tout de même arrivés sur nos deux jambes au dit refuge! Nous nous sommes fait notre repas gastronomique (repas lyophilisé), nous avons filtré et traité notre eau et nous nous sommes rapidement endormis pour être prêts à affronter la journée du lendemain qui s’annonçait plus intense.



Jour 2

Nous nous sommes réveillés et avons tout de suite constaté que la météo ne serait pas de notre côté; il pleuvait. Nous avons mis nos sacs et sommes partis affronter les 12,4 km qui nous séparaient du refuge le Philosore. C’est dans une forêt complètement verte, qu’on aurait dit sortie d’un conte de fées que nous avons lentement progresser. C’est sans surprise que, pour une seconde journée de suite, nous n’avons croisé personne; la paix à un niveau maximum, un moment parfait pour se connecter avec la nature. Cette dernière avait d’ailleurs un peu repris ses droits, avec plusieurs arbres tombés dans le sentier. Il y avait également une quantité de boue assez impressionnante où nous nous enlisions parfois. Faute de points de vue, nous avons eu droit à une ambiance féérique où nous étions cernés par le brouillard.



Le refuge du Philosore

Je me souviens que nous avons regardé la carte et que nous savions que le refuge était sur le bord d’un lac. Je me rappelle aussi du sentiment au moment où, les jambes lourdes, les épaules meurtries par nos sacs, nous avons aperçu ledit lac et savions que nous en étions à la dernière ligne droite. La satisfaction d’arriver à notre petite cabane, et de manger un morceau était immense. 

Nous savions que nous allions avoir des compagnons pour la nuit, qui ne venaient qu’au refuge, sans faire la traversée. Ils sont arrivés quelques heures plus tard, éreintés par la marche à laquelle ils ne s’étaient visiblement pas préparés. Ils ont eu l’idée d’aller se rincer dans le lac puisqu’ils avaient eu chaud lors de la randonnée. Érick a choisi de les suivre, alors que moi, je ne suis me suis seulement approché sur le bord parce que j’ai une sainte peur des sangsues.

Au moment de mettre mes jambes dans l’eau, tentée par l’idée de les rejoindre malgré mes craintes, j’aperçois une bestiole d’un peu plus de dix centimètres, foncée et longue, qui ondule dans l’eau. J’ai hurlé à plein poumon, alerté tous les animaux du bois et fait une belle peur à Érick. On ne saura jamais ce que c’était, mais ça a mis fin à la baignade assez rapidement. Ça nous a également valu un bon gros fou rire.



Jour 3

Nous étions déjà à la dernière journée de notre périple. Le site internet de la Vallée disait de calculer 3-4 h pour la dernière étape, soit 8,6 km. Nos chers colocataires nous avaient dit que c’était plus ou moins la fin du monde. Bref, la chose la plus dure qu’ils n’avaient jamais faits et que ça leur avait pris 4 bonnes heures. Il n’en fallait pas plus pour que ça devienne un défi. C’est presque sans parler que nous sommes partis, avec nos sacs sur le dos. Nous étions convaincus que ceux-ci devaient peser une cinquantaine de livres.

Quelle satisfaction nous avons eue d’arrivée à la fin du sentier en seulement 2 h ! Nous étions pratiquement euphoriques, très fiers de notre accomplissement. Je me souviens avoir passé les 2 dernières heures de marche à planifier mentalement notre prochaine traversée. Érick l’avait prédit, me disant : « Tu vas voir, on ne l’aura même pas terminé, que tu vas déjà me casser les oreilles avec la prochaine ! ». Arrivés à la maison, nous nous sommes donc jetés dans la piscine et avons pesé nos sacs pour constater qu’ils ne pesaient que 23 lb !



Image profil de notre collaboratrice Karyanne Levasseur

À propos de Karyanne

Amoureuse de la nature, du plein air et de l’aventure, pour Karyanne, une fin de semaine à l’intérieur, c’est une fin de semaine de gaspillée. Suivez-la sur Instagram.